Bruxelles,1980.
J’ai 22 ans, et ai terminé mes études de kinésithérapie.
Je m’inscris suite aux conseils d’une collègue à un atelier Feldenkrais.
Dans une petite salle, quelque part en ville se retrouvent une quinzaine de personnes, d’une moyenne d’âge de 40 ans… et moi (22ans). Je me sens un peu à côté, mais comme j’y suis , j’y reste.
Une petite dame très élégante nous dit tranquillement allongez-vous sur le dos.
Et observez votre position, ne changez rien.
Observez et sentez, et puis bougez un peu un pied, l’autre pied, jouez, regardez, ressentez ce que vous êtes, comment vous faites.
Quelles sont les parties de vous-même que vous impliquez dans ce mouvement…
Et ainsi de suite pendant une après-midi entière.
Le temps m’avait semblé immobile, j’avais tout à coup la sensation que mon corps répondait autrement, que les connexions nerveuses et musculaires trouvaient un autre chemin, que de nouvelles portes s’ouvraient devant moi. Et qu’un même mouvement pouvait avoir plusieurs entrées différentes.
Et surtout : il n’était pas nécessaire de souffrir pour ressentir son corps et non seulement de ne pas souffrir, mais également de ne pas juger, ni se sentir juger, ni avoir le sentiment d’être ridicule ou inadapté.
Je pouvais me sentir légère et en même temps enracinée. Ma tête...