Témoignage Jacques
Les séances Feldenkrais m’apportent énormément.
Plusieurs dimensions sont importantes :
La globalité de la séance d’abord :
« Echauffement » de Chi-Gong qui, en concentration, et via des mouvements ancestraux mobilisent le corps dans sa totalité. Ces mouvements codifiés seront faits avec application et calme, et avec l’attention de la première fois. Ils ne seront pas faits mécaniquement, obligatoirement ou dans un esprit « d’échauffement » sportif ou militaire.
Non, ils sont la répétition appliquée de gestes anciens, magiques, amicaux. Peut importe de savoir quelles sont leurs vertus spécifiques. Leur rythme, leur cohérence suffisent.
La séance elle-même
La parenthèse qui se referme avec de nouveau le Chi-Gong, attentif à notre réveil en douceur : tapotements, marche, atterrissage… vérification qu’on n’a pas perdu un membre ou une côte dans l’heure précédente !
Quant à la séance elle-même, entre autre bienfait, je retiens :
« Faîtes moins que vous pouvez ». Cette consigne a été très importante pour moi. Paradoxale consigne qui m’a forcée à faire et laisser-faire, à écouter avant de foncer, à accepter, écouter, prendre un chemin de traverse du prouver, non, on doit juste être présent à la consigne qui propose un mouvement, pas nécessairement micro, mais toujours intime et respectueux des limites apparentes de notre corps.
Il faut comprendre… ou mieux sentir la consigne et ne pas se croire à un examen, mais à une recherche… une aventure !
Paradoxale car en mouvement. Sans cesse nous sommes confrontés à un jugement sur soi (le flic dans la tête !) et là il faut aimer cette humilité, ce chemin vers l’axe idéal, la corrélation parfaite, le rythme intrinsèque ! Blague mise à part, cette consigne est un idéal de vie aussi. Faire, vivre, exister mais sachant que la quantité est intéressante que si on a la qualité. Et uniquement si !
« En conscience » est cette deuxième consigne importante, véritable pierre angulaire des séances Feldenkrais, me semble-t-il.
Dans ce monde du : Vite-Mal-Beaucoup, je trouve précieux de prendre le temps d’explorer cette merveilleuse œuvre de la nature qu’est le corps humain. A l’encontre, encore une fois, de la gymnastique et du militaire, les mouvements « en conscience » sont d’une autre qualité.
Peu importe le résultat, la richesse se trouve dans comment on se dispose pour effectuer tel ou tel mouvement, comment on s’organise, comment on le « comprend », comment on se le réapproprie. Je vais, encore maintenant, souvent trop vite pour effectuer tel mouvement, comme si le fait d’avoir « compris » ce qu’il fallait faire était important. Dimension scolaire. Non, il faut prendre son temps, fouiller dans ce grenier magique intérieur et ressortir émerveillé, éveillé.
Tout geste est précieux et les séances Feldenkrais nous font entrer dans cette dimension précieuse du geste. Et toujours respirer, garder une concentration, une attention… Ce que je trouve génial c’est qu’explorer nos limites ne devient pas une tâche dégradante, au contraire, c’est éminemment positif. Le chemin que chacun fait est toujours le meilleur. Il n’y a pas de méritocratie !
Je continue à venir aux séances le plus régulièrement possible car ça me fait du bien. J’en ressors, quasi à chaque fois, ébouriffé de l’intérieur. Dans mes souliers !